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La France équipe ses commissariats en appareils permettant d’aspirer les données des téléphones portables

500 dispositifs d’extraction universels d’investigation numérique fabriqués par la société israélienne Cellebrite vont être installés sur le territoire national d’ici 2024.

Qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’ordinateurs appelés « kiosk » qui, branchés à quasiment n’importe quel téléphone permettent d’en aspirer tout le contenu en moins de dix minutes. Ces ordinateurs utilisent les failles de sécurité des constructeurs pour craquer les téléphones et réaliser une copie du disque dur. Le transfert de ces données est censé être analysé dans le cadre d’une enquête ou pour mener un interrogatoire.

Tout y passe : photos, vidéos, mails, historique de navigation, données de géolocalisation, mots de passe, carnet d’adresse, notes, messages, y compris ce qui a été supprimé du téléphone. Le fabriquant se vante de pouvoir craquer plus de 1700 modèles de téléphones, y compris les derniers modèles d’iPhone.

Deux appels d’offre gagnés

Jusqu’à maintenant il n’existait en France que 35 de ces appareils, utilisés uniquement par des services spécialisés. En juin dernier deux marchés publics ont été conclus entre la France et Cellebrite : livraison de 500 « kiosk » à destination de la police, gendarmerie, douane, administration pénitentiaire, le tout pour 5 millions d’euros et mise à jour des systèmes d’extraction déjà existants pour 2 millions d’euro.

Cette nouvelle commande de plusieurs centaines de « kiosk » sera livrée clé-en-main et utilisable par n’importe quel fonctionnaire de police. L’exploitation des données sera plus rapide et efficace, avec un accès immédiat aux informations cherchées tout en désengorgeant les services qui s’occupent actuellement de ces questions.

Des dérives éthiques potentielles

Récemment testés à Biarritz lors du dernier G7 pour traiter le téléphone des personnes gardées à vue mais aussi dans le Nord de la France pour éplucher les téléphones des passeurs à l’entrée du tunnel sous la manche, l’utilisation de ces ordinateurs pose des problèmes éthiques. Premièrement ils permettent d’exploiter les données d’un téléphone même si une personne refuse de déverrouiller ou donner son code PIN, deuxièmement il effectue l’extraction de toutes les données personnelles sans faire de tri et sans respecter la protection de la vie privée.

SOURCES :

StreetPress.com : https://www.streetpress.com/sujet/1579520319-police-gendarmerie-un-logiciel-pour- fouiller-portables https://www.developpez.com/actu/285525/France-500-commissariats-seront- equipes-d-un-systeme-capable-d-aspirer-et-de-traiter-toutes-les-donnees-d-un- telephone-portable-en-moins-de-dix-minutes/

Libération.fr : https://www.liberation.fr/checknews/2019/11/28/les-commissariats-francais-vont-ils- s-equiper-d-un-outil-qui-permet-d-aspirer-les-donnees-des-teleph_1765867

Lexique

Pour savoir de quoi on parle!

HTTPS : HTTPS est l’initiale d’HyperText Transfert Protocol Secure. Il s’agit d’un mode de sécurisation technique des données échangées entre le serveur visité et les internautes. L’utilisation / activation du protocole est visible par l’affichage de la chaîne HTTPS dans l’URL de la page visitée et par l’affichage d’un symbole de sécurité sous forme d’un cadenas également situé dans la barre d’adresse.